Je suis plus sûr de mon jugement que de mes yeux
- Denis Diderot -
J'ai commencé à avoir des A.V.S/Auxiliaire de Vie Sociale début mai 1998. Il y en a eu environ une bonne soixantaine jusqu'à ce jour. Au début c'était pour une aide légère, surtout pour l'entretien de mon appart (repassage, vaisselle...). Tu vas voir que j'ai tout vu. Des blondes, des brunes, des biens portantes et des plus fines, même des mecs. Je ne vise personne en particulier, c'est pour cela que je ne cite aucun prénom. J'essaye de tourner ça à la dérision en exagérant volontairement certains détails cocasses. Cela pourrait inspirer un sketch pour Gad Elmaleh fada.
Il y en a un qui était ambulancier de haut niveau. Quand il est venu travailler chez moi il venait de quitter son employeur. Je me pose la question, dans la logique, comment peut-on changer d'emploi alors que le salaire d'un ambulancier n'a rien à voir ? Il me disait tout le temps qu'il avait besoin de rester avec sa famille. Tu parles, très compétent comme il était, il a dû se faire licencier ouais. Et finalement il a plaqué tout le monde du service à la personne, il a retrouvé un poste d'ambulancier. Au moins tant mieux pour lui, il sera dans son domaine et pourra soûler ses patients.
Combien de fois je me suis pris la tête avec lui et d’autres. Je suis quelqu'un de très têtu et carré. Beaucoup trop de personnes font ce métier mais n'ont pas compris qu'il y a un individu derrière et en plus avec toute sa tête. Certaines me sous estiment trop, je ne suis ni aveugle, ni sourd. Soit disant je n'ai pas le goût des aliments, pas d'odorat, voire que je suis un débile profond. C'est totalement faux. Je le reconnais, je m'emporte souvent, je pense que c’est largement compréhensible. Dans mon for intérieur je suis persuadé que mes complices (auxiliaires) sont influencés par mon comportement cartésien, à force de me voir m’appliquer autant pour mon alimentation, la musculation ou éteindre les lumières. J’en ai vu beaucoup qui s’inscrivaient à la salle et faisaient attention à leur alimentation. En ce qui concerne les lumières, j’ai déjà fait marquer sur le cahier qui sert à faire passer des messages aux auxiliaires : "Bonjour, nous ne demeurasse point au château de Versailles, auriez-vous l’aimable gentillesse d’éteindre les lumières en quittant les pièces. Merci à vous." Bougre, c’est une chose qui m’offusque. Papa me l’a assez répété quand j’étais minot et maintenant voilà, je fais comme lui. Il était électricien et sait de quoi il parle. Si tu éteins l’interrupteur tous les jours, à la fin de l’année tu économises pas mal.
Je me rappelle d'une de mes collaboratrices (cela se passe à La Garde à coté de Toulon) qui m’aidait pour les courses, une jolie brune avec une coupe au carré et un sourire magnifique. Je suis quand même très bien entouré. Dans mon appart j'ai un téléphone relié directement au service. J’ai repéré direct une chocolate girl que je me suis empressé d'aller voir pour lui parler. Le soir même j'ai dormi avec elle, pour moi c'était la première fois. On m'avait bien dit que si je devais découcher un soir il fallait que je les prévienne, mais je ne l'ai pas fait (ouh le vilain garçon !). Si je voulais faire dormir une nana chez moi, il fallait également avertir, ça aussi je ne l'ai pas fait !
Pour une personne en fauteuil la vie autonome dans un appart demande une organisation pour gérer les comptes, le ménage, les courses... Il y a beaucoup de gens qui m'ont aidé. C’est tout le temps pareil, au début tout va bien on est dans l'euphorie du changement, ensuite j'ai passé deux trois mois à me demander si ça valait le coup de vivre autonome. Quand tu vis seul, eh ben tu as tout le temps de gamberger devant la télé et ton repas, même si je pouvais manger avec les autres résidents dans l'appartement du service.
Avec mon pote Fawzy qui était connu comme le loup blanc à La Garde, on en a vu du monde et autres splendeurs de la nature. Quand il y a plusieurs aides, il y en a souvent une ou deux qui ne te conviennent pas, mais la jolie brunette des courses je prenais tout le temps mon pied à la regarder. J'en avais aussi une qui me chantonnais le matin "eh bien le bonjour comment va-t-on ?" Je n'ai jamais capté pourquoi certaines te vouvoient, te parlent dans un vieux français ou te disent on, ça fait vraiment péjoratif !
Parfois on faisait des sorties à la plage, la piscine, les restos... Cela reste délicat si tu veux draguer une nana, il y a toujours une personne avec toi, mais bon, j'arrivais mieux à l’aborder quand j'étais seul. J'étais quand même accompagné de ravissantes auxiliaires et dans ce cas-là ça me coupait l'envie de regarder ailleurs. Une fois, j'ai eu un mec et fada, il a mis 2h à me repasser deux tee-shirts et un jeans. Le mec il n’arrêtait pas de parler, vas-y qu'il me débitait toute sa vie... Oh il me fatiguait.
C'est aussi la période où j'ai commencé le handbike. Les gens étaient en admiration quand ils me voyaient partir, et cette brunette bien sympathique (à l'époque j'y voyais mieux), je supposais dans ses yeux qu’elle était à fond. Sans aucun doute, à force de côtoyer des A.V.S tu crées des affinités, des attirances. Un peu comme les acteurs, les sportifs, ils se côtoient souvent, parfois la nature fait le reste. Quand une personne aidante prend l'habitude de travailler chez moi, elle prend confiance en elle et fait un peu comme chez elle, ça me dérange beaucoup, enfin c'est mon ressenti. Il y en a souvent qui te gavent de questions, te parlent de leurs enfants, leurs animaux de compagnie préférés et même de leurs aventures sexuelles (et oui il y en a qui étaient sans gêne).
Il y en a eu d'autres qui me font rire, qui me vouvoyaient et pas moyen de leur faire dire tu. Au moins celles la ont compris qu'il y a des limites à ne pas franchir. Je ne comprends pas où est le respect quand on me parle de certaines choses : "oui moi aussi je me rase la foufoune" m’a sorti l’une d’elles à ma question "tu as déjà rasé la barbe de quelqu’un ?". Même si elles sont plus jeunes que moi, je préfère qu'elles me tutoient et qu’elles me serrent la main. Je me rappelle d’une grognasse, de bon matin elle se pointe avec sa gueule enfarinée, sur mon bureau il y avait plusieurs billets de 20 euros. Je me suis dit qu’elle n’y toucherait pas. Le temps d’aller aux toilettes, je fais mon tralala. Je prends bien 10 min le temps de m’essuyer et de me remettre sur ma pétrolette. A ma grande surprise mon sac à dos avait bougé alors que j’avais bien pris soin de mettre les billets dedans et de le suspendre sur la poignée d’un placard. Je n’ai rien dit, j’ai pris le sac et j’ai recompté tous les billets, il en manquait deux. Évidemment, je lui ai demandé pourquoi le sac a bougé et qu’il me manquait deux billets de 20 euros. De suite elle a commencé à s'énerver, elle s’est barrée de chez moi me laissant tout en plan. De toute manière il n’y a que la vérité qui fâche.
Un autre jour j’accueille une stagiaire qui vient me seconder. Elle est venue la première fois en bus depuis Toulon, chapeau ! À 8h pétantes elle était chez moi, j’apprécie la ponctualité. Elle venait d’obtenir son permis mais n’avait pas encore acheté de voiture. Elle aura passé son permis bien tard puisqu’elle avait à l’époque 35 ans, 2 enfants et séparée de son conjoint. Une femme très bien, travailleuse et charmante. Elle est revenue un soir car elle voulait rédiger son mémoire pour son diplôme d’état. Moi à l’époque j’avais déjà Urka (ma chienne) et je m’entrainais beaucoup en handbike. Je sentais que je lui avais tapé dans l’oeil ! Un samedi soir, je lui ai proposé d’aller voir Basic Instinct 2. Ensuite elle m’a raccompagné chez moi avec sa nouvelle voiture qu’elle venait d’acquérir. Pas grand chose, c’était une 205 blanche d’occasion. Elle avait des yeux bleu-turquoise. Oh la la qu’est-ce qu’elle me plaisait. Rien à voir avec le morphotype de femme que j’ai l’habitude de fréquenter, une vraie femme.
Elle est ensuite repartie chez elle à Toulon, je me suis connecté direct sur MSN. Je me disais : "ne la laisse pas partir, tu tiens une splendeur". Je regarde mon MSN et par chance elle était connectée, attendant surement aussi un message de ma part. Je lui ai dis de suite sans trop y croire : "j’aurai bien aimé dormir avec toi ce soir". Elle n'a pas hésité une seconde à prendre sa voiture et me rejoindre chez moi. Elle m’a demandé si ça ne me dérangeait pas qu'elle vienne avec sa chienne, évidemment que non ça ne me dérangeait pas ! Et que crois tu qu'il s’est passé ce soir-là, branle-bas de combat ? Eh ben nous avons joué au docteur ! J’étais aux anges ! Nous sommes restés quelques mois ensembles mais je m'en mords encore les doigts, j’aurais pu la garder mais j'étais très très joueur avec les femmes. Il y en aura bien d’autres !
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, mon handicap n'a en aucune façon été un frein dans mes relations avec les femmes. Quoi qu'il en soit, cela reste délicat car mes futures copines doivent bien saisir que mon état de santé se dégrade peu à peu mais j'arrive, je pense, considérablement à ralentir l’évolution grâce à la pratique du sport et à un entourage présent (famille, A.V.S, ami(e)s…)
Avril 2008, je décide de rejoindre ma famille dans les Alpes Maritimes avec une seule envie dans ma tête, de continuer à limiter la casse et d’essayer de vivre pour le mieux avec ce satané handicap. Je fais quand même pas mal de sorties, je rencontre du monde, je retrouve une ancienne copine du collège. Elle travaille comme aide-soignante dans une clinique voisine de mon domicile (le contact est plus facile avec une infirmière ou une aide-soignante, mais ce n'est pas évident de concilier les deux car des personnes handicapées elles en voient dans leur travail et dans leur vie privée, enfin bref ...) Elle aussi elle avait un conjoint, un enfant, ça ne l’a pas empêché de me rejoindre dans mon lit, tôt le matin avant de commencer le boulot à sa clinique. Une belle guadeloupéenne. Un matin elle vient et commence à se déshabiller. Elle portait un ensemble affriolant, string et compagnie, catalogue pour lingerie coquine page 77. Je me suis dit : "Ouh la la je vais bien m'occuper de toi ma belle !". Pareil, cela a duré quelques mois. Je crois que son mec est au courant, moi je n'ai fait que profiter de la situation, rien à perdre tout à gagner !
J'ai besoin de plus en plus d’aide et ce qui me gêne c'est de faire voir mon intimité à tout le monde, que faire dans ma situation ? Je n'ai pas vraiment le choix ! Pour que mes parents profitent d'un répit je pars à contre coeur et temporairement en séjour de rééducation et autres foyers de vie. Mais je n’aime pas du tout la vie en collectivité, il y a trop de bruit et l'aide n'est pas personnalisée. Je préfère l'aide à domicile. Je pense que les foyers de vie ou les maisons de retraite c'est ce qu'il y a de mieux à faire si la famille ne peut pas s'occuper de nous.
Au cours d'un de mes séjours dans un hôpital de rééducation près de la frontière espagnole, je suis charmé de voir tant de belles infirmières à mes soins, une kinésithérapeute et une masseuse à disposition. J'ai quand même passé un mois loin de chez moi sans ma chienne. Je fournissais pas mal d'efforts. Quand je voyais ma belle kiné espagnole, fada ça me donnait du coeur à l'ouvrage. Ensuite j'allais voir ma masseuse, qui me faisait une balnéothérapie et qui me massait de la tête aux pieds.
J'ai aussi fait la rencontre d'un ergothérapeute, entre nous je ne vois pas vraiment l’utilité, pour faire travailler mes mains et mes gestes ou avoir une position adéquate sur mon fauteuil, je peux me débrouiller ! Ce gars m'a fait passer un test débile de mémoire dès mon arrivée. Il s'est permis de notifier sur son rapport que je possédais une mémoire déficiente. Ce test consistait à me faire répéter des mots après qu'il m'ait parlé d'autre chose. Le dernier mot était hirondelle, tu vois je m'en souviens encore ça fait plus de 3 ans. Je ne sais pas s’il a tout à fait saisi mon degré de mémoire, si un jour il tombe sur ma biographie, qu'il sache bien que ma mémoire et mon intelligence sont parfaitement intègres.
Mes parents sont allés voir la famille en Espagne, j'ai les boules de ne pas avoir été en leur compagnie. Le handicap est devenu trop oppressant.
En fin d'année 2012, j'effectue encore un mois cette fois en foyer de vie. C'est là bas que je commence à utiliser le pénilex. Je ne suis pas incontinent c'est juste pour le côté pratique, pour éviter de retirer mon pantalon et de le faire 6 à 7 fois par jour, ça fatigue. A coup sûr, j'ai besoin d'aide au coucher, au lever, pour m'habiller... Je ne suis plus comme auparavant et je dois m'y résoudre. Beaucoup de personnes me disent "accepte ta maladie", mais moi je m'y refuse. Je dirais plutôt que je suis obligé d'accepter, contraint et forcé.
A force de faire voir mon intimité à tout le monde, alors que c’était réservé exclusivement à ma copine du moment, je perds un peu d'assurance. On peut se chopper des érections, ma foi c'est normal, mais c’est une fausse idée qu’elles se font en me disant "oui c’est normal c’est le matin !". Je dirais plutôt que ce qui est normal c’est d’avoir une érection si j’ai une pensée positive. C’est tout à fait volontaire quand ça m’arrive, de ce côté-là je n’ai aucun problème. Quand une belle adjointe s'occupe du monsieur, surtout quand elle porte un joli décolleté ou qu'elle s'assoit au bord du lit avec une jupe et les jambes croisées, oh fada, c'est extrêmement difficile de contrôler la levée. Il n'empêche que les assistantes sont limitées dans leur travail, mais je suis déjà tombé sur quelques-unes qui m'expliquaient ouvertement leurs frasques sexuelles. Une fois à la plage on était dans les toilettes, elle ne commence pas à retirer son string et à enfiler son slip de bain ? Bon ok elle s'est mise derrière moi, je me suis tourné un peu. Elle n'avait pas vu qu'il y avait une glace juste en face du lavabo. En y voyant pas très bien j'ai bien vu ce qu'il fallait voir. D'ailleurs celle ci avait une hygiène plus que douteuse, ce qui m'avait coupé la chique fada. Mille sabords, elle engendrait chez moi une forte répugnance, un mélange de tabac et de transpiration nauséabonde qui s'accentuait pendant les fortes chaleurs de l'été. Je pense qu'elle ne devait pas bien se frotter sous la douche ou bien qu'elle remettait des habits plusieurs fois de suite. Quand à l’hygiène buccale c'est normal que ça pue un peu après avoir fumé, mais à ce moment là il existe des pastilles à la menthe sauvage ou à l'eucalyptus. Moi même le matin au lever je dois avoir une haleine de rat crevé. C'est très désagréable de garder cette odeur toute la journée. Pas une seule fois je n'oublie de me brosser les dents après le petit dej et le soir. Ma dentiste me félicite souvent, j'ai quand même des dents nickel.
Une autre me détaillait pendant une sortie comment elle faisait pour s'insérer divers objets insolites. Je me suis dit celle là c'est une chaudasse. Un matin j'ai voulu la tester, elle se tenait à côté de moi dans la salle de bain, je commence à lui passer la main sur les cuisses, elle me disait rien. Je remonte un peu sur les fesses et là de suite elle m'arrête et me dit "non je ne peux pas je travaille". Et moi de répondre "pendant que tu travailles tu n'as pas à me détailler tes aventures solitaires". Ça en est resté là mais ça aurait pu barder pour elle. Elle n'a pas eu de retenue envers moi et ben moi non plus. Surtout que moi ça fait 4 ans que je n'ai pas touché une femme, alors les fantasmes reviennent à grands pas.
Il y en a beaucoup qui ne se gênent sans aucun scrupule pour m’allumer comme un chien. J’ai constaté à d’innombrables reprises des AVS qui ne portaient aucuns sous vêtements au-dessous de la ceinture. Ce fameux bout de tissu en triangle isocèle. En effet j’ai l’habitude d’apercevoir une raie de fesse, j’en ai eu 2 ou 3 qui ne portaient rien sous leur jean taille basse. Je me suis bien régalé. D’autres avec un décolleté, ça encore c’est joli quand la femme a de belles formes. Tout de même, je pense que parfois elles me font un peu du grappin. Je ne suis pas né de la dernière pluie.
Avril 2013, je retente la vie en autonomie dans un appartement avec un service d’aide. C'est la même organisation qu'à La Garde mais à Antibes. Je prends en location un appartement durant 3 mois, tout ce passe bien, mes habitudes reviennent, je rencontre encore plus de monde, j'adore ça, je pense avoir une vie sociale assez riche. La majorité n’est pas efficace dans la pose du pénilex. Dès le soir initial, première fuite. Le gars avait oublié de fermer la poche, il y avait une odeur sympathique. En plus j'avais ma chienne avec moi dans la chambre, heureusement il n'y avait pas d'urine dans le lit mais ça avait coulé sur la couverture.
Mon sacerdoce continue presque tous les jours et même plusieurs fois par jour. Je suis vraiment tombé sur des cassos (cas sociaux). La fameuse vacataire qui me détaillait ses aventures solitaires est venue me voir lorsque j'habitais à Antibes et je me disais bon elle ne travaille plus pour moi, je pourrai aller plus loin avec elle. Elle avait l'air d'une sage fillette qui a peur de se faire gronder. Elle est venue un samedi en fin de matinée et on a mangé ensemble. Elle n’a pas voulu poursuivre plus loin, tant pis salut, bonne journée.
Durant mon séjour de trois mois je n'en tire que la présentation de mon coach sportif par un éducateur. J’ai vu de tout, aide-soignante, AMP et pas une ne comprend le fonctionnement de la poche urinaire reliée par un tuyau lui-même raccordé à un étui pénien. Elles ne comprennent rien au tuyau, il ne doit pas être pincé ou faire des courbes étroites sinon l'urine ne s'écoule pas et ça me fait de belles fuites. Pourtant elles se gargarisaient d'être diplômées d'état et de travailler depuis plusieurs années. Beaucoup de jeunes prétentieuses.
N'empêche qu'il y avait une aide-soignante qui me rappelait sans discontinuer : "Ne t'inquiète pas je connais le problème je suis diplômé d'état !". Moi je l'ai laissé parler mais je savais bien qu'elle allait me faire n'importe quoi. Un matin, elle m'avait placé le pénilex à l’arrache. J'ai dû appeler quelqu'un, justement c'est tombé sur elle. Elle arrive à toute vitesse, me change le pénilex et le jeans plein de pisse. Il y en avait de partout, même sur le coussin du fauteuil. Heureusement j'en avais un deuxième. La meuf était pressée, bon ok je l'ai sollicitée alors qu'elle travaillait chez un autre résident, mais elle m'a carrément jeté le jeans et le coussin en plein milieu du salon, alors que ça prend 30 secondes de mettre le linge dans la machine. Elle me fustigeait la tête avec ses remarques à la mords moi le noeud. Une aide soignante qui fait ça dans un hôpital pourrait se faire virer. Une autre pareil, j'en avais plein le jeans, le coussin et plein aussi les... tu as compris ? Celle-là elle m'a mis le jeans tout mouillé directement dans la corbeille à linge et bien refermé le tout. Oh la porcasse !
La performance européenne de l'année reste à Antibes. Un jour j'ai goûté au succès avec 7 fuites dans la journée et à chaque fois c'était une personne différente. Il y a de quoi me les mettre à l'envers ! Quelques temps après, mon oncle est venu lui aussi me voir accompagné de ma tante et de ma cousine hôtesse de l'air qui faisait escale sur la côte d'azur et je lui raconte non sans humour mes péripéties. Je lui ai expliqué que cela devenait usant d'avoir autant de loupés et il me dit "ben, si tu les as à l’envers c'est normal qu'il y ait des problèmes" LOL ! N'empêche que mon oncle avait une simple formation d'électricien/maçon et me l’a systématiquement bien mis lorsque je dormais chez lui.
Ah oui, j'oubliais de parler de ma voiture, une Renault Kangoo aménagée avec une rampe. Je peux rentrer dans le véhicule en restant sur mon fauteuil. Mon père l’a achetée mais c'est moi qui paye l'essence, les réparations et l'assurance, au moins n'importe qui peut me conduire. Il y avait un mec qui s’occupait de moi à Antibes, il était à moitié sourd d'une oreille et ne devait pas bien entendre le moteur. Et vas y qu'au moment de partir il appuyait en qualité de rallyman sur la pédale d'accélérateur, ça faisait un peu penser aux départs de courses automobiles. Cette voiture ne se conduit pas comme une autre car je suis assis sur mon fauteuil et les roues arrières passent juste en dessous de moi donc je ressens toutes les vibrations, freinage trop brutal ou passage de vitesse trop brusque. Mais bon je préfère ça qu'une personne qui ne sait pas poser le pénilex.
Il me reste encore quelques semaines de location à Antibes. Encore une femme qui m’aide, de type maghrébine, une jolie brune, avec des formes avantageuses. Après m'avoir aidé au repas du midi, elle me lance dans un français littéralement très correct, tu sais la meuf ça se voit vraiment qu'elle fournit de sacrés efforts pour bien articuler : "bon, et bien nous avons terminé le repas, maintenant je vais tondre le linge !". Elle voulait dire étendre le linge, elle ne comprenait pas pourquoi je riais !
C'est avec un grand soulagement que je quitte Antibes le 12 juillet 2013. Je n’ai pas passé un bon séjour à cause des problèmes de pénilex. C’est la condition sine qua none pour que je profite de mes activités ou de ma tranquillité. De retour à la villa j'ai été suivi par une assistante sociale qui m'a orienté vers une association d'aide à la personne "très très compétente" avec le label handicap pour s'occuper des personnes comme moi en toute sécurité ! Oui oui ça avait l'air très bien, mais j'ai vite déchanté…
J'accueille mon nouvel adjoint homme, c'est la première fois depuis tant d'années qu'un homme vient m'aider à mon domicile. Un matin il commence à taper la discute avec mon père. Je veux bien qu'il discute, mais le temps d'intervention ne le permet pas et moi encore moins. La priorité est de me seconder et bien entendu s’il reste du temps, on peut parler à la fin de l'intervention. Je n'aime pas trop parler durant une intervention car je me mange encore cette terrible frustration de ne plus me débrouiller tout seul, encore que pour le repas je peux y arriver tout seul mais cela va plus vite si je me fais aider et ça me laisse plus de temps pour autre chose.
Ce fameux ambulancier, il prend sa position caractéristique du médecin en chef, les bras croisés sur la poitrine avec une grosse gourmette bruyante. Tu as déjà remarqué ce genre de mec, il exagère les mouvements pour faire du bruit. Souvent quand ils sont attablés tu entends la gourmette claquer sur la table, ça m'énerve !! Légèrement arqué et de son intelligible voix gutturale, il demande à mon père "avez-vous un tensiomètre ?" "Oui on en a un ! Mais rien à voir il a juste besoin d'aide et non pas de soins médicaux ou de surveillance" répond mon père. Le gars il me fait "tu sais j'ai beaucoup de culture et j'ai vu toute sorte de handicap". Moi je me suis dit "yo man tu as surement vu beaucoup de personnes comme moi, mais il y en a qu'un qui compte là tout de suite". Comme par hasard il avait pratiqué le cyclisme en compétition et demeurait un grand fan de vélo. Il connaissait tous les coureurs et leurs palmarès sûrement grâce à Google.
En été, je vais souvent à l’handiplage de Cannes. Il connaissait l'adresse pour y être déjà venu. Il aurait du savoir que devant la plage c'est un dépose minute et que l'on ne peut pas rester plusieurs heures. Le mec il jouait du violon sérieux ! On passe un bon après-midi, je me fais bien dorer. J'adore ça en tant qu'espagnol, j'ai la peau légèrement halée en été, par contre en plein hiver je perds vite mon bronzage. J’entends souvent me dire, surtout les femmes avec la peau claire ou qui n’ont pas encore pris le soleil, d'un ton comme si je venais d'accomplir un exploit prodigieux : "hou la la, il est allé à la plage et il a la marque du maillot hein". Ou d’autres qui me disent en exagérant sur les syllabes : "t’es tout bronzé, tu es nnnoooiiirrrooo". Désolé ce qui est noir c'est mon maillot ou mes sourcils. Même un noir n'est pas tout à fait noir si on regarde bien. Ils sont chocolat foncé, chocolat au lait voire caramel, c'est beaucoup plus élégant de les nommer comme ça.
En partant de la plage, il me remonte en voiture, attache bien toutes les fixations et me laisse la portière gauche ouverte. Je le laisse faire puisqu'il a l'air très doué. Il s'installe gracilement au volant, boucle sa ceinture, commence à mettre les clefs de contact et il était prêt à démarrer. A ce moment là je fulmine :
- Tu n'as pas oublié quelque chose ?
- Non j'ai pris toutes tes affaires, la serviette, l’eau.
(Là je commence vraiment à exploser)
- Non tu oublies la portière à gauche !
- Ouais je voulais te faire de l'air.
- Mais tu n'as pas vu tout l'heure ? Il y a la clim, en plus tu étais prêt à rouler la portière ouverte ! Pour quelqu’un qui est habitué à s'occuper de personnes handicapées, en me gavant de suggestions du style : "oui quand je m'occupe d'une personne, il faut lui porter toute son attention et le mettre en SECURITE". Tu n'as pas bien révisé tes cours mon gars.
Quelques mois après j'avais rendez-vous à la clinique cardio-thoracique de Monaco pour passer un scanner des coronaires. A cause de la maladie mon coeur doit être sous surveillance médicale vu que je continue un peu le sport. Pour ce faire nous avons décidé ma mère et moi, de demander à l'ambulancier qu’il nous serve de chauffeur pour aller à la clinique. Il était euphorique, il dit à ma mère pince sans rire "ah ! j'aurais dû mettre ma tenue d'ambulancier, comme ça on aurait pu passer devant tout le monde". Il pouvait se justifier en disant que c'est de l'humour, mais fada, son humour est décidément très mal placé. Tu as déjà vu un ambulancier conduire un Renault Kangoo. Surtout que quelque temps auparavant je m'étais pris la tête avec lui, deux sorties d'affilée et un autre oubli de sa part, il n'avait pas attaché les fixations de devant. Évidemment à la sortie de chez moi il y a un léger raidillon, mon fauteuil est parti à la renverse et moi avec. "Oui mais arrête de gueuler !". Et moi je lui meuglais : "Putain ça fait deux fois et je viens de m'exploser le dos contre la rampe". Chapeau à lui pour quelqu'un qui fait très attention à la sécurité c'est encore loupé.
Nous arrivons à la clinique, je pensais qu'il allait attendre docilement dans la voiture. Nous montons à l'étage avec ma mère, ça sent le luxe... Nous sommes à la clinique de Monseigneur, accueillis par deux ravissantes infirmières avec des tenues bien moulantes, les cheveux longs tirés en arrière, oh c'est merveilleux ! Au bout de 5 minutes qui vois-je sortir de l'ascenseur ? Il avançait prudemment à grand pas sur la moquette, notre cher et tendre ambulancier. Il s'approche de nous, commence soigneusement à remonter ses manches pour faire voir que sa gourmette va faire du bruit, fada c'est quoi son délire ? Il ne pouvait pas s'empêcher de se mêler de tout. Soudain, il commence à tirer une chaise, s'assied à côté de ma mère, il se mêle de la conversation et la douce et charmante infirmière croyait qu'il était de ma famille. Moi je m'impatientais déjà sur mon fauteuil, avec des envies de boxer. L'infirmière lui demande pour passer sur le scanner comment elle peut faire sans me faire mal, pour m'installer dans l'IRM et lui il répond avec un irrespect envers ma mère "euh, vous le voulez comment ? Allongé, semi allongé ?". Mais pour quoi me prend-il ? une entrecôte ? A partir de ce moment là, j'ai pété une colère noire. Il n'avait pas besoin d'intervenir car ma mère était venue exprès, justement le côté médical ne le regarde en rien. Il devait rester dans la voiture ou bien patienter en salle d'attente. Juste avant mon examen, ma trotteuse c’est emballé d’un coup mais heureusement je me suis vite calmé. J’ai pu enfin quitter la clinique après 1h d'examen et une injection dans chaque bras, très douloureuse, d'un produit iodé fluorescent pour faire ressortir mes coronaires au scanner… Nous reprenons la route.
De retour à la maison, mon père m'entendait pester, diantre ! Il a surgit d'un bond "on va régler ça j'appelle immédiatement la directrice"... Et mon père de s’expliquer au téléphone "on ne peut plus continuer à bénéficier de l'aide de ce monsieur, il n'a pas bien compris qu'il faut garder une certaine distance entre le professionnel et le bénéficiaire, comme c'est lui qui l’emmenait à la musculation tant pis on attendra deux semaines s'il le faut le temps que vous trouviez une remplaçante"...
Débarrasse moi le plancher ! Il en faisait beaucoup trop. Qu'est-ce que ça pouvait m'énerver lorsqu'il s'adressait à moi, ça me foutait la rage à essayer de lire sur mes lèvres en approchant exagérément son visage près du mien. Bigre, impossible à moins d'avoir pris une formation spécifique LSF (Langues des signes français). J'en parle en connaissance de cause puisque j'ai un oncle sourd, et lui se penche généralement très légèrement pour lire sur les lèvres. Il entend très bien avec ses yeux ! Quand j’étais une demi-portion, j’étais continuellement pendu à ses basques, il est 9 ans plus âgé que moi.
J'ai beaucoup côtoyé de personnes touchées par un handicap sensoriel et la nature fait bien les choses quand on perd un sens, les autres sont développés à 200%. Pour ma part, j'ai perdu un peu de ma capacité visuelle mais a contrario, j'ai un odorat de parfumeur et quand il n'y a pas un second bruit de fond j'entends très bien aussi.
J'en reviens à mes aventures rocambolesques, une dizaine de jours plus tard, une superbe créature fait son apparition pour m'accompagner avec ma voiture à la salle de muscu à Antibes. Elle avait tout pour me plaire, en plein mois de novembre tout de même, elle se pointe avec un très affriolant débardeur moulant bleu laissant deviner deux majestueuses ogives à tête nucléaire, montée sur des hauts talons et un jeans serré avec des fesses venues d'une autre galaxie à se cogner la tête contre un mur. J'aurai bien aimé lui corriger les fesses, vu ce qu'elle va me faire, son séant le mérite amplement.
Elle m'emmène à la salle un mercredi après-midi, tout se passe bien, elle est souriante, douce, dynamique. Elle me ramène chez moi, on discutait un peu, j'essayais avec ma voix dysarthrique de lui causer, elle ne me soufflait pas un mot. Elle opinait de la tête bêtement, je me suis alors dis "mais qu'est-ce qu'il se passe, mais que se passe-t-il ? Elle a un problème épineux ?". Surement… Était-elle en train d’échafauder un plan machiavélique afin d’essayer de me la mettre à l’envers ou bien dans le baba ? À moins que vraiment elle ne soit séduite par ma musculature de jeune poulet qui se contracte 50 kg pour un 1,60m.
Il y a des gens qui ont la susceptibilité de l’huitre. On ne peut y toucher sans qu’ils se contractent
- Paul-Jean Toulet -
Mes soupçons ne tardent pas à se confirmer. Le samedi suivant j'en profite pour aller à la Valmasque faire courir ma chienne, elle commence à me faire de sérieux détours en voiture. Le McDo, ouh la la le hamburger plein de ketchup, et en plein après-midi ce serait mauvais pour tes fesses ma chère, mais c'est moi qui vais avoir mal. On lui faisait confiance... On lui a donné le code de ma carte bleue sans se soucier de notre bêtise, vu que l'armée d'aidants d'Antibes ne m’a nullement escroqué. Sans aucune pitié, alors que ma mère a du se rendre en urgence en Espagne au chevet de sa soeur qui était mourante... J'ai remarqué quelques anomalies. Elle ne m'avait pas fourni le ticket de caisse de l'essence. Au retour de ma mère, je lui demande de vérifier un peu mon relevé de compte, et là je me suis pris un camion en pleine gueule ! Elle avait utilisé ma carte bleue pendant que j'étais à la muscu avec mes coachs. L'heure et la date du débit correspondait pile poil à un achat de vêtements pour femme, des chaussures, un retrait de 200 euros pour la modique somme au total de 700 euros.
Mon frère a eu l'écho de ce qui s’est passé, ça ne lui a pas plu fada, il a appelé direct la voleuse, lui a dit "il vaut mieux que tu rembourses la globalité, sinon si je m'en mêle ça va te faire mal". Je me suis dit dans ma tête "ouh la la ! Mal aux fesses !" Elle lui répond "oui mais c’est lui qui m’a donné l'autorisation". La vicieuse, elle cherchait toutes les excuses. Mon frère lui répond : "Mon frère n’est pas si con, il ne donnerait pas l'autorisation d’utiliser sa carte pour acheter ça".
Par la suite mon père a vraiment été gentil, puisque le mec de la nana avait demandé de ne pas engager de poursuites juridiques pour abus de faiblesse. Son mec nous a remboursé mais en 3 mois tout de même. Cerise sur le gâteau, fada, elle a terminé sa course folle dans un hôpital psychiatrique (kleptomanie). Je ne sais pas si elle y a fait un court ou un long séjour. Quelques temps après, elle a fait pareil à son mec. Je confesse, que j'ai beaucoup fréquenté de femmes comme elle, alors je commence à prendre l'habitude.
Mon frère Fabien…ce 13 Novembre 2015, j’ai 38 ans et il m’a envoyé un texto me disant "bon anniversaire vieille roulette". Les auxiliaires s’étonnaient qu’il ne me parle pas beaucoup. Il est comme ça, un peu renfermé. On a partagé la même chambre pendant 15 ans, même si on était souvent en bisbille pour des choses futiles, forcément ça créé des liens. Chez tous les frères et soeurs ça doit être identique, on communique pas trop mais il a souvent eu des paroles, des attentions ou des regards envers moi.
En ce même jour, c’est aussi, malheureusement, les attentats perpétrés à Paris. Je ne savais pas où placer ma phrase dans le texte. Je suis sensible comme tous les français et le monde entier. Moi qui aime autant le sport, la tuerie a commencé au stade de France. Il y a eu un formidable symbole de paix et de fraternité et quelque soit les origines, les religions ou les milieux sociaux, cela peut réunir la populace...
Oh oui, j'avais omis de relater une remplaçante qui était là pour quelques jours cet été là. Je ne sais pas comment elle a été recrutée pour un service d'aide à la personne. La meuf se ramène sous Prozac fada, c'est elle même qui nous l’a dit. Je n'invente rien, c'est tout à fait véridique. J’ai eu de la chance qu’elle ne se soit occupée de moi que 2 fois car le samedi de ma sortie, je la voyais mal conduire ma voiture et m'attacher correctement ! Pendant la nuit de vendredi à samedi à 2h du matin elle nous a laissé un message sur le répondeur : "je suis désolée je ne pourrai pas intervenir demain, j'ai une gastro". La meuf était en dérangement dans sa tête. Il faut dire qu'une A.V.S qui pose un arrêt maladie touche plus d'argent que si elle venait travailler. Tu as compris pourquoi certaines s'inventent des maladies imaginaires. A fortiori, je n'ai pas pu profiter de ma sortie à la plage...
Vers le mois de novembre 2013, je commence à écrire ma biographie. Au début j'avais prévu de l'écrire avec une seule personne. Je lui avais dis "je compte sur toi pour m'aider à taper à l'ordi tout mon texte, je te fais confiance ça pourrait prendre un an et demi à deux ans". Tu parles, je peux toujours attendre.
Elle était vraiment super mignonne, sympa, beaucoup plus jeune que moi. Quelques temps après, elle m'annonce qu'elle a fait un déni de grossesse et jusqu'alors elle avait le ventre à peine rebondit mais elle ne savait pas qu'elle attendait un enfant. J'étais ravi et colérique, parce qu’elle va être en congé maternité, il y en a pour dix semaines, je vais encore morfler avec mes nouvelles sbires, et mon autobiographie je sens que je peux me la mettre dans l'os. Je me répète souvent cette réplique du film Gomez et Tavares "oui mon pote on est tombés dans un nid de frelons".
Elle travaille jusqu'au 31 Décembre et sans cesse ce problème de recrutement, fada... J'ai les nerfs à fleur de peau et bien entendu ce sont mes parents qui sont encore sollicités. Une auxiliaire vient pour voir comment se déroule la douche, le repas et le coucher. Elle avait l'air de tout bien capter, plus rude sera la chute. Un matin d'hiver elle commence à me lever et oublie de mettre les freins à mon fauteuil. Évidemment elle m'a jeté à l'arrache, à ma descente du rail de transfert, j'étais tout de travers fada, je me suis énervé comme un pitbull enragé. Ma foi quand on me cherche on me trouve et avec moi c'est encore pire. Ce jour-là, elle me dit au revoir mais ne me dit pas à demain comme d'habitude, j'ai bien compris que le lendemain je ne la reverrai pas, vas-y bouge !...
Ensuite j'ai eu une ravissante auxiliaire, pareil, tout se passe bien, elle s'en va, elle me dit bonne nuit à demain et le lendemain excuse bidon, elle ne peut pas venir car elle habite trop loin et ça lui couterait trop cher en essence. Foutaise elle habite à Vallauris à une quinzaine de kilomètres de chez moi.
Je suis resté pendant un moment avec une seule auxiliaire avec qui je m'entendais à merveille, souvent elle restait plus de 10h en continu avec moi. Pour la remercier je l'ai invité au restaurant, à Saint Laurent du Var en bord de mer, on a bien mangé. On remonte en voiture et là nous avons assisté en première loge à un spectacle vivant. D'un coup on entend deux types qui se piaillaient dessus. L'un d'eux criait vraiment fort, l'autre a bondi sur lui et lui a retourné une claquasse. Le type qui miaulait s'est arrêté d'un coup, impressionnant, a pivoté sur lui même et est tombé sur les fesses. Sans doute est-ce la peur qui l’a poussé à ne plus la ramener. L’engueulade était juste pour une place de stationnement, on était bien mort de rire. Une autre fois, elle m'accompagne au sport, on arrive dans la salle de torture, un mec costaud levait de la fonte et il poussait des gémissements. A la fin de ma séance d'entraînement, j'explique à mon auxiliaire que c'est un mec qui fait le crâneur et qu’il cherche à se faire remarquer. Une belle auxiliaire de 40 ans avec des yeux bleus à tomber en syncope, évidemment le gars était visiblement déstabilisé. Elle avait une fine taille et elle rentrait dans mes survêtements. Un matin d’hiver je lui en avais prêté un une fois, alors qu’il pleuvait et qu'elle était venue avec son scooter, super contente de pouvoir se changer.
Une autre (décidément je suis blasé) elle se ramène avec une attelle sur le poignet droit, elle nous explique qu'elle a caché sa main lors de son entretien d’embauche pour que l'employeur ne voit pas qu'elle avait une faiblesse, fada. Elle n'arrivait pas à fixer l'accroche de mon fauteuil dans la voiture. Heureusement ma mère est venue avec nous.
Le congé maternité de mon auxiliaire est fini, elle reprend son travail normalement, ses réflexes reviennent très vite après 4 mois d'arrêt. Elle me tombe dans les bras de bon matin, un mince rayon de soleil pour éclairer ma journée. Le soleil c'est parce qu’elle était blonde et qu'elle sentait bon.
On arrive mi-juin, elle m'aide au repas du midi. Je bois mon café et là je me mange plus gros qu'un camion, cette fois ci c'est carrément un Boeing. Elle me dit :"il faut que je te parle". Moi j'étais impatient de connaître la suite, peut être est-elle amoureuse de moi et de ma musculature d'Apollon ? Elle me dit qu'elle doit quitter son travail parce que depuis qu'elle a eu sa fille, elle ne s'en sort plus financièrement entre la nounou, les frais d'essence, elle habite le département voisin et ça lui fait une cinquantaine de kilomètres par jour aller/retour.
Je veux bien, elle a tout à fait le droit de changer de vie mais elle n'a pas pris soin de m'en avertir avant. Alors tu comprends pourquoi je suis tombé sur le cul. Si elle a des problèmes financiers, elle n’a qu'à s'arranger avec son mec, comme elle me disait constamment : "oui il a une BMW et il fait le frimeur", il doit être plein aux as. Dans ce cas là, son mec devrait vendre sa voiture, ça lui ferait des économies entre l'assurance, l'essence, l'entretien, il faut arrêter de faire le cake. Il a une fille, une charmante copine. N'empêche que le soir même j'ai été pris d'un cauchemar insidieux, tant pis, j'avais une grande estime pour elle.
Je pars 15 jours en foyer de vie parce que mes parents sont partis en Espagne 3 semaines. Ensuite je vais rester tout seul chez moi avec mes auxiliaires pendant une semaine. Le foyer de vie est très bien, le bâtiment est très récent (1 an) mais je trouve un peu cela triste de me retrouver là dedans. Parmi les quelques résidents il y en a qui ont un léger handicap mental mais je finis par en rire.
Une jeune femme était assise devant la télé, et moi pour discuter un peu j'avais remarqué qu'elle avait changé de coupe. D'un coup elle commence à évoquer son parcours de vie et puis elle me dit : "oui j'ai 22 ans et avant je jouissais de 23. Je suis née en 1988". Mauvais calcul mental... N'empêche qu'il y avait beaucoup de jeunes et jolies jeunes femmes qui mettaient bien en valeur leurs avantages. Et ben moi, j'ai tout vu malgré mes yeux qui visent mal. Mon handicap s'aggrave, elles m'ont tout de même posé très mal le pénilex. J'ai quand même eu 7 fuites en 14 jours, pas mieux qu'à Antibes. Mon père m'a promis que c'était la dernière fois que j'allais en foyer vu que je me suis très bien débrouillé une semaine sans eux à la maison.